Feu bactérien: une maladie qui demande la collaboration collective

Publié le : 25 juin 2015

Le feu bactérien, aussi appelé brûlure bactérienne, est une maladie mortelle de poiriers et de pommiers qui a affecté l’ensemble des vergers des Laurentides, en 2012, et multiplié ses foyers d’infection en 2014.

Un seul arbre malade peut contaminer un hectare de verger, peu importe la variété. Cet été, devant l’importance de cette problématique, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) visite toutes les entreprises pomicoles de la région, de même que les résidences, afin de sensibiliser les propriétaires à la maladie et de les informer sur les moyens de la détecter et de l’endiguer.

À quoi ressemble le feu bactérien?

Les symptômes du feu bactérien varient selon la partie de l'arbre atteinte. La brûlure des fleurs se manifeste sous la forme de grappes de fleurs noircies et ratatinées. La brûlure des pousses, elle, se caractérise par une courbure en forme de crosse (ou de canne) typique. Quand le feu bactérien atteint les plus grosses branches, on observe l'apparition de chancres sur le tronc et sur le porte-greffe. Le pourtour des chancres est généralement lisse au début, puis les bords se fendillent et ce phénomène devient de plus en plus prononcé avec le temps. L'infection est aussi repérée à cause de l'exsudat bactérien suintant à la surface des arbres infectés.

Qui est le responsable?

Il s’agit d’une bactérie (Erwinia amylovora) qui se loge dans les chancres l’hiver et qui, par l’action de la pluie, des insectes ou du vent ou par le transport de greffons, se retrouve dans les fleurs au printemps. Plus la température augmente, plus elle se multiplie. À la suite d’une accumulation de pluie de 0,1 mm ou plus ou d’une rosée d’une durée de 2 h, les bactéries se rendent dans le tube pollinique. Pendant la floraison, elles voyagent sur de grandes distances via les insectes pollinisateurs, créant une contamination de verger en verger.

Quelles sont les solutions?

Il est indispensable de faire disparaître les symptômes dès leur apparition par la taille nettement en dessous du site d’infection, et ce, tout au long de la saison. Durant l’hiver, les arbres doivent être vérifiés dans le but d’éliminer les rameaux infectés oubliés, les chicots de taille de l’été précédent, et les chancres bactériens. Au printemps, par mesure de prévention, l’application de produits phytosanitaires à des moments précis, comme au stade « oreille de souris » ou pendant la floraison, peut aussi s’avérer nécessaire. Pour savoir comment et quand traiter, un service téléphonique du MAPAQ peut vous aider (450 971-5110, poste 6556).

Qui d’autre peut m’aider?

Le Réseau Agriconseils Laurentides peut vous recommander un conseiller pomicole de la région (450 472-0440, poste 299). L’aide financière peut atteindre 1 650 $ par année.